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Fertilisation « Nous utilisons des quads à chenilles pour épandre l’engrais »

Sylvain (à gauche) et son frère Richard conduisent tous les deux l'ensemble sur chenilles, composé d'un quad et d'un distributeur monté sur une remorque.

Pour Richard et Sylvain Audebrand, l’humidité des sols n’est plus un obstacle aux apports d’engrais, grâce à leurs ensembles sur chenilles.

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À l’EARL Audebrand, située à Adilly (Deux-Sèvres), l’engrais est appliqué avec deux ensembles identiques, entièrement chenillés. Ils sont composés d’un quad Can-Am et d’une remorque autoconstruite accueillant un distributeur à engrais solide. Ces ensembles sont conduits par Richard Audebrand, qui gère l’exploitation familiale, et son frère Sylvain, qui a adapté les quads et fabriqué les remorques.

« Avec cette solution, la portance est augmentée. Ainsi, nous minimisons le tassement des sols, tout en préservant les parcelles, même en conditions très humides. Nos ensembles sont amenés à distribuer l’engrais aussi bien sur ma ferme que sur d’autres exploitations en prestation de service », explique Richard.

© P. Denis/GFA - Les deux ensembles ont peu de différence. L'un des deux reçoit en plus une bâche et un capteur d'avancement pour faire du DPAE.

Une solution légère

L’ensemble ne pèse à vide que 1 400 kg, pour une surface de contact au sol élevée. Il peut donc intervenir même lorsque le sol est détrempé, sans abîmer la culture en place. « Avec cette solution, il n’y a pas de ripage lorsque nous tournons, nous pouvons prendre les champs dans tous les sens et avoir plusieurs zones de chargement de l’engrais pour optimiser le chantier. » Les machines tournent du 1er février jusqu’au 15 avril. À deux, elles font en moyenne 2 000 hectares de prestation par an.

« Nos principales demandes concernent des parcelles gorgées d’eau. Notre charge de travail varie beaucoup en fonction de la météo. Les années très sèches, les agriculteurs font moins appel à nous. En revanche, quand les sorties d’hiver sont humides, là, le travail ne s’arrête plus. Nous limitons donc notre zone d’action à un rayon maximal de 50 km autour de la ferme », précise l’agriculteur.

© P. Denis/GFA - Des garde-boue viennent protéger le distributeur des projections de terre ou d'eau.

Une nappe de 24 m

Sur la remorque, le distributeur centrifuge Kuhn est entraîné par un moteur thermique de 6,5 ch qui, via un boîtier multiplicateur et un embrayage centrifuge, transmet le mouvement au cardan. « Le moteur tourne à un régime situé entre 650 et 750 tr/min. Ainsi, je peux distribuer tous les types d’engrais sur une largeur de 24 m. »

La remorque est attelée au quad via un système à rotule, sa voie est plus large que celle du quad. « Les chenilles du quad font vibrer le sol, ce qui diminue sa portance, je voulais donc que les chenilles de la remorque ne passent pas au même endroit que celle du quad », expose Sylvain.

Les quads sont achétés directement chenillés chez le concessionnaire. « Dessus, j’ai installé un compte-tours pour le régime de prise de force, la console GPS et le terminal du distributeur. Tout est monté pour être facilement enlevé du quad. Ces équipements sont alimentés par le circuit électrique du véhicule et donc ne nécessitent pas de branchement spécifique.

© P. Denis/GFA - L'afficheur à gauche indique le régime de prise force. La console noire gère le GPS. À droite, la console Kuhn contrôle la distribution.

Une organisation bien rodée

Les deux quads et leurs distributeurs ont chacun leur plateau de transport. Lorsque Richard et Sylvain vont chez leurs clients, il leur suffit de monter l’ensemble sur les plateaux attelés à des camionnettes. Grâce à cette organisation, les quads n’empruntent jamais la voie publique. Au travail, les ensembles affichent une vitesse moyenne de 20 km/h.

« Le débit de chantier dépend majoritairement du temps de ravitaillement. Généralement, je demande aux agriculteurs qu’ils chargent eux-mêmes l’engrais. Ils peuvent aussi placer les sacs à différents points de la parcelle pour limiter les passages à vide. Si ces deux éléments sont réunis, alors le rendement de chantier est maximal. Il nous est arrivé de monter à environ 110 ha par ensemble en une journée. Le plus dur reste de travailler sous la pluie, car elle gêne la visibilité. Par contre, le froid n’est pas un problème, la chaleur venant du moteur et du radiateur nous réchauffe », confie Sylvain.

© P. Denis/GFA - Les machines sont transportées sur une remorque placée derrière une camionnette. Seul le permis E est nécessaire pour conduire l'ensemble.

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